Les élections législatives de 2024 en Charente-Maritime se déroulent les et . Dans le département, cinq députés sont à élire dans le cadre de cinq circonscriptions, à la suite de la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron.
Le choix de cette dissolution est fait après la défaite de la liste Renaissance aux élections européennes qui ont lieu le .
Contexte
Système électoral
Les élections législatives ont lieu au scrutin uninominal majoritaire à deux tours dans des circonscriptions uninominales.
Est élu au premier tour le candidat qui réunit la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de voix au moins égal au quart des électeurs inscrits dans la circonscription, soit 25 %. Si aucun des candidats ne satisfait ces conditions, un second tour est organisé entre les candidats ayant réuni un nombre de voix au moins égal à un huitième des inscrits, soit 12,5 %. Les deux candidats arrivés en tête du 1er tour se maintiennent néanmoins par défaut si un seul ou aucun d'entre eux n'a atteint ce seuil. Au second tour, le candidat arrivé en tête est déclaré élu,.
Le seuil de qualification basé sur un pourcentage du total des inscrits et non des suffrages exprimés rend plus difficile l'accès au second tour lorsque l'abstention est élevée. Le système permet en revanche l'accès au second tour de plus de deux candidats si plusieurs d'entre eux franchissent le seuil de 12,5 % des inscrits. Les candidats en lice au second tour peuvent ainsi être trois, un cas de figure appelé « triangulaire ». Les second tours où s'affrontent quatre candidats, appelés « quadrangulaire » sont également possibles, mais beaucoup plus rares,.
Partis et nuances
Les résultats des élections sont publiés en France par le ministère de l'Intérieur, qui classe les partis en leur attribuant des nuances politiques. Ces dernières sont décidées par les préfets, qui les attribuent indifféremment de l'étiquette politique déclarée par les candidats, qui peut être celle d'un parti ou une candidature sans étiquette.
Seuls le Parti communiste français (COM), La France insoumise (FI), le Parti socialiste (SOC), le Parti radical de gauche (RDG), Les Écologistes (VEC), Renaissance (RE), le Mouvement démocrate (MDM), Horizons (HOR), l'Union des démocrates et indépendants (UDI), Les Républicains (LR), le Rassemblement national (RN) et Reconquête (REC) se voient attribuer en 2024 des nuances propres. Les coalitions Ensemble et Nouveau front populaire, ainsi que les candidats de l'alliance LR-Ciotti-RN, en bénéficient également indirectement, les nuances Ensemble ! (Majorité présidentielle) (ENS), Union de la gauche (UG) et Union de l'extrême-droite (UXD) étant attribuables aux candidats bénéficiant respectivement du soutien de deux partis du centre, de deux partis de gauche ou de deux partis d'extrême-droite,.
Tous les autres partis se voient attribuer l'une ou l'autre des nuances suivantes : EXG (extrême gauche), DVG (divers gauche), ECO (écologiste), REG (régionaliste), DVC (divers centre), DVD (divers droite), DSV (droite souverainiste) et EXD (extrême droite). Des partis comme Debout la France ou Lutte ouvrière ne disposent ainsi pas de nuances propres, et leurs résultats nationaux ne sont pas publiés séparément par le ministère, car mélangés avec d'autres partis (respectivement dans les nuances DSV et EXG).
Résultats
Élus
Taux de participation
Résultats à l'échelle du département
Résultats par coalition
Résultats par nuance
Résultats par circonscription
Première circonscription
Député sortant : Olivier Falorni (Sans étiquette)
La première circonscription, composée de La Rochelle, quelques communes limitrophes et l'île de Ré, est un bastion du centre gauche. Le député-maire socialiste Maxime Bono a détenu ce siège 13 ans avant l'élection de 2012 opposant le radical de gauche Olivier Falorni à la figure nationale socialiste Ségolène Royal. Falorni est alors élu puis réélu en 2017 et en 2022, à cette dernière occasion avec presque deux tiers des voix face à l'écologiste Jean-Marc Soubeste. Il rejoint le groupe démocrate et, de fait, la majorité présidentielle, après l'élection de 2022. Sous cette allégeance, Falorni est à nouveau réélu en 2024 face au RN, avec près de trois quarts des voix et un résultat en nombre de voix inégalé dans l'histoire de la circonscription, plus de 54 000.
Deuxième circonscription
Députée sortante : Anne-Laure Babault (Mouvement démocrate)
Organisée autour de Rochefort, la deuxième circonscription a longtemps été détenue par la droite et le centre droit de 1958 à 1997. Depuis lors, la circonscription s’est toujours placée du côté de la majorité parlementaire. Ainsi, depuis 1997, aucun député n'a jamais été réélu hormis Jean-Louis Léonard, maire UMP de Châtelaillon-Plage, élu en 2002 et réélu de justesse en 2007. La socialiste Suzanne Tallard, maire d'Aytré, le défait en 2012, mais elle ne se représente pas en 2017. La macroniste Frédérique Tuffnell est alors élue mais il en est de même que pour sa prédécesseure, elle ne se représente pas en 2022. La démocrate Anne-Laure Babault gagne le siège cette année-là, avec moins de 52 % des voix face à la gauche. En 2024, elle termine troisième de peu derrière le candidat écologiste Benoît Biteau et la candidate du RN en tête, Karen Bertholom. Elle se retire et Biteau l'emporte. Il parvient à réunir plus de 58 % des voix à Rochefort et l'emporte dans plusieurs des communes les plus importantes du secteur, dont Aytré, Châtelaillon-Plage et Surgères. La candidate du RN l'emporte cependant à Marans.
Troisième circonscription
Député sortant : Jean-Philippe Ardouin (Renaissance)
La troisième circonscription, centrée sur Saintes, connaît une élection très serrée. De 2007 à 2017, le secteur est tenu par la socialiste Catherine Quéré. Lui succède ensuite le marcheur Jean-Philippe Ardouin, réélu de peu face au RN en 2022, avec un peu plus de 51 % des voix. À cette élection, les voix de gauche sont divisées entre le comédien insoumis Gérald Dahan, candidat de la NUPES, et le socialiste dissident Fabrice Barusseau. En 2024, les situations sont inversées puisque Barusseau est investi par le NFP et Dahan est dissident. Cependant, au premier tour, Barusseau obtient une centaine de voix de plus que le sortant Ardouin, tandis que le RN caracole en tête. Ardouin se retire et avec une marge très faible de 63 voix, Barusseau l'emporte. Il a pu bénéficier de près de 62 % des voix à Saintes et plus de 56 % à Saint-Jean-d'Angély.
Quatrième circonscription
Député sortant : Raphaël Gérard (Renaissance)
Longtemps fief du ministre de droite Dominique Bussereau, la quatrième circonscription est la plus méridionale du département. Ledit ministre a été élu député de la circonscription de 1993 à 2017. À cette date, il se met en retrait et le marcheur Raphaël Gérard lui succède. En 2017 comme en 2022, d’abord contre LR puis le RN, le député connaît des élections serrées (scores de l'ordre de 51 %). En 2024, il fait face au même candidat RN qu'en 2022, Pascal Markowsky. Au cours d'une élection à nouveau serrée, le candidat d’extrême droite prend sa revanche. 107 des 164 communes font confiance au nouveau député en lui donnant la majorité des voix. 55 font le choix opposé, dont les centres de population, Pons, Jonzac et la partie de Royan dans la circonscription. (2 villages placent les candidats ex æquo)
Cinquième circonscription
Député sortant : Christophe Plassard (Horizons)
La cinquième circonscription est un bastion de la droite, n’ayant jamais élu un député de gauche. S’étendant de l'ouest de Royan à l'île d'Oléron, elle n'a connu que quatre députés depuis 1958. Jean de Lipkowski a tenu le secteur de 1962 à 1997, puis Didier Quentin de 1997 à 2022. Pour sa sixième élection en 2022, ce dernier est battu dès le premier tour. C'est l'ex-UMP, dorénavant Horizons, Christophe Plassard qui l'emporte sur le RN avec un peu moins de 52 % des voix. Il l'emporte par une marge un peu plus élevée en 2024, toujours face au RN. Il a pu bénéficier du retrait de la candidate socialiste à l'issue du premier tour.
Références
Notes
Références
Voir aussi
- Élections législatives de 2022 en Charente-Maritime
- Portail des années 2020
- Portail de la Charente-Maritime
- Portail de la politique française




